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Rééquilibrage d’un portefeuille

par Piotr Rajca
25 septembre 2015 Classé sous :Investissements

Le pilier central dans la gestion d’un portefeuille est la diversification des produits financiers afin de diminuer la volatilité des rendements. Il est crucial de séparer l’avoir d’une personne à travers divers investissements, et de vérifier la corrélation entre ces investissements, c’est-à-dire s’ils vont fluctuer dans la même direction suite à un événement en particulier.

Une allocation d’actifs initiale doit se faire en se basant sur plusieurs facteurs :

  • Âge du client
  • Revenu familial
  • Avoir net
  • Tolérance au risque
  • Objectifs de placement
  • Connaissances financières
  • Horizon de placement

Par exemple, en recueillant l’information demandée ci-dessus, une allocation de 40% en obligations et 60% en actions pourrait être optimale pour un client. Supposons que la répartition choisie est la suivante :

Produits

Pourcentage (%) du portefeuille

Obligations gouvernementales

15%

Obligations mondiales

25%
Actions canadiennes

25%

Actions américaines

20%

Actions mondiales

15%

Ce tableau respecte l’allocation de départ, mais avec le temps, certaines classes d’actifs vont gagner en valeur plus rapidement que d’autres, et ceci débalancera les pourcentages alloués dans les secteurs. Par exemple, une année suivant l’instauration de la stratégie de placement, les marchés boursiers ont été très volatils et ce même client possède maintenant la répartition suivante :

Produits

Pourcentage (%) du portefeuille Changement

Obligations gouvernementales

12% -3%

Obligations mondiales

22% -3%
Actions canadiennes 32%

+7%

Actions américaines 16%

-4%

Actions mondiales 18%

+3%

Le premier réflexe en regardant ce tableau est de penser que les obligations gouvernementales, les obligations mondiales et les actions américaines ont perdu de la valeur alors que les actions canadiennes et mondiales ont été profitables. Ceci n’est pas nécessairement vrai.

Si le pourcentage d’une classe d’actifs est plus important qu’auparavant, il y a deux possibilités :

  • Il y a eu une hausse plus grande dans ce secteur que dans les autres
  • Il y a eu une plus petite baisse dans ce secteur que dans les autres

Ces deux scénarios vont faire en sorte que le pourcentage d’un secteur dans le portefeuille augmentera. Avec les mouvements du marché, il est maintenant possible de voir que les obligations composent 34% du portefeuille alors que les actions ont une pondération de 66%.

En ayant une pondération aussi élevée en actions, vu que ce sont des produits plus volatils au niveau des rendements, ceci va aussi augmenter la volatilité du portefeuille en entier. Tout dépendant de la tolérance au risque de l’investisseur, cela pourrait ne pas convenir à sa situation. Il serait donc plus prudent de ramener le portefeuille à la cible de 40% obligations/60% actions. Pour revenir à cette cible, il est nécessaire de vendre 6% d’actions, et d’investir ce 6% dans des obligations supplémentaires.

Un rééquilibrage partiel peut être fait, si par exemple les prévisions pour les actions sont très positives. Un investisseur pourrait donc vendre seulement 3% d’actions et acheter 3% d’obligations pour avoir une répartition 37% obligations/63% actions. Cette opération le rapprocherait de sa cible, donc c’est un pas dans la bonne direction pour minimiser le risque, mais le débalancement de 3% peut lui permettre de réaliser un rendement supplémentaire si les prévisions se concrétisent.

Rééquilibrer un portefeuille est un devoir de l’institution financière car laisser un portefeuille dévier de la stratégie choisie initialement sans suivi et sans vérifier la convenance de la nouvelle répartition pour le client est un manquement grave. Si un investisseur aurait à refaire sa stratégie d’allocation aujourd’hui, et qu’elle serait assez différente de la répartition de ses produits en ce moment, un rééquilibrage devrait être envisagé.

Augmentation potentielle du rendement

Plusieurs recherches ont confirmé qu’un rééquilibrage efficace peut ajouter du rendement supplémentaire au portefeuille, quoique le but principal d’un rebalancement est de minimiser le risque. Les produits financiers fonctionnement généralement par cycle. Par exemple, les actions canadiennes peuvent surperformer les autres classes d’actions une année, mais cette surperformance ne peut pas être constante. Le Canada dépend des autres économies pour croître, alors pour un pays développé une surperformance ne peut pas durer indéfiniement. Un rebalancement vendra des actions canadiennes qui ont augmenté en valeur pour acheter d’autres classes d’actifs qui n’ont pas encore réalisé leur potentiel de rendement. Lorsque le temps arrivera que les actions canadiennes aient à subir une correction au niveau de leurs prix, l’investisseur en aura moins suite au rééquilibrage et ce sont les autres classes d’actifs qui pourront augmenter à leur tour.

De plus, il est très rare qu’une classe d’actifs qui a la meilleure performance pour une année puisse répéter son exploit l’année suivante.

Frais pour un rééquilibrage

Par contre, rééquilibrer son portefeuille financier de façon fréquente n’est pas conseillé car un rééquilibrage entraîne généralement des frais pour l’investisseur. Les transaction sur les marchés boursiers comportent des frais de transaction, alors plus un investisseur fait des ventes/achats de produits pour ramener son portefeuille à la cible, plus il y a de frais. Ceci va aussi gruger le rendement du portefeuille. De plus, un rééquilibrage va probablement effectuer des ventes de produits ayant gagnés en valeur, ce qui créera un gain en capital imposable pour l’investisseur dans les comptes non-enregistrés.

Rééquilibrage à des dates fixes

Un premier type de rééquilibrage assez commun est celui de le faire à des dates préétablies. La fréquence peut être à chaque trimestre, aux 6 mois, ou annuellement. Par exemple, une institution financière peut décider de faire le rebalancement le 1er décembre chaque année.

Cette méthode a pour avantage d’être automatique et simple. Par contre, si le portefeuille est très proche de la cible, il sera rééquilibré quand même pour être exactement sur sa cible. Des frais de transaction seront encourus alors que la déviation était minime.

De plus, un autre désavantage du rééquilbrage à des dates préétablies est qu’aucune action n’est faite entre les dates désignées. Par exemple, s’il y a eu beaucoup de fluctuations au moins de juin d’une année, il serait peut-être optimal de rebalancer le portefeuille à ce moment-là mais rien ne sera fait jusqu’en décembre.

Rééquilibrage en utilisant l’intervalle des pourcentages par secteur

Un deuxième type de rééquilibrage est d’attendre que les pourcentages d’un secteur dépassent un certain seul critique. Par exemple, une institution financière peut décider que les actions canadiennes doivent avoir une pondération entre 15% et 25% d’un portefeuille, avec une cible de 20%. Si les fluctuations amènent les actions canadiennes au minimum ou maximum permissible pour le secteur, automatiquement le portefeuille sera ramené à la cible.

Les pourcentages critiques qui déclancheront un rééquilibrage sont très importants, car si l’intervalle est trop petit entre le minimum et le maximum d’un secteur, cela causera des rééquilibrages trop fréquents. De l’autre côté, si l’intervalle entre les pourcentages critiques est trop grand, il n’y aura pas beaucoup de rééquilibrage ce qui pourrait augmenter la volatilité du portefeuille si un secteur approche de son maximum permissible. Il est important de trouver un juste milieu en choisissant une étendue de l’intervalle qui sera en lien avec la fréquence de rebalancement recherchée. Par contre, cette méthode contrôle mieux les divergences du portefeuille car elle agit aussitôt qu’un secteur atteint les limites de son intervalle.

Plusieurs facteurs peuvent influencer l’intervalle qu’un investisseur devra choisir pour les rééquilibrages; les frais de transactions, sa tolérance au risque et la volatilité des rendements en sont des examples. Ces facteurs pourront être développés dans un article futur.

Combinaison du rééquilibrage à des dates fixes et des pourcentages par secteur

Il est aussi possible de combiner les deux premières méthodes expliquées. Certaines dates fixes sont choisies, à chaque 6 mois par exemple. Si à cette date, un secteur dépasse son intervalle admissible, il sera ramené à la cible. Sinon, rien ne sera fait jusqu’à la prochaine date d’évaluation.

Rééquilibrage à la discrétion des gestionnaires de portefeuille

Un dernier type de rééquilibrage est celui où ce sont les experts de l’institution financière qui décideront du moment propice pour tout ramener à la cible. Par exemple, les actions canadiennes peuvent monter en flèche pendant quelques mois, et les analystes de l’institution financière feront des prévisions sur les prochains mois. Est-ce que la bonne performance récente continuera ou est-ce qu’il y aura un renversement dans la tendance? Cette méthode de rééquilibrage est moins objective que les trois premières car elle dépend de l’opinion des experts. Cette méthode pourrait être plus profitable si les prévisions s’avèrent exactes, mais l’inverse est aussi vrai.

Achat supplémentaire lors d’un rééquilibrage

Lors d’un rééquilibrage, il est nécessaire de vendre certains produits afin d’en acheter d’autres. Cependant, tel que mentionné précédemment, la vente de produits peut générer des gains en capital imposables pour l’investisseur. Pour minimiser ce coût, l’investisseur pourrait en profiter pour ajouter un montant d’argent supplémentaire dans ses placements. De cette façon, le pourcentage manquant dans certains secteurs sera pris à même la cotisation supplémentaire, ce qui réduira le pourcentage à vendre dans un autre secteur.

Le rééquilibrage est l’une des parties les plus importantes dans la gestion d’un portefeuille. Cela peut ne pas sembler intuitif de vendre les produits qui ont eu le meilleur rendement et d’acheter ceux qui n’ont pas performés, mais à long terme avec les marchés cycliques c’est une étape cruciale pour un portefeuille géré efficacement.

À propos Piotr Rajca

Professionnel oeuvrant dans le domaine des finances à Montreal
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