Plusieurs investisseurs recherchent des opportunités dans les entreprises en phase de démarrage. Ceci tombe bien car les entreprises en phase de démarrage recherchent des investissements afin de croître et de prendre de l’expansion. Cette recherche mutuelle a été portée au petit écran dans les dernières années alors que plusieurs émissions de télévision en profitent pour produire une téléréalité très populaire auprès des téléspectateurs :
- Dans l’Oeil du Dragon sur Radio-Canada
- Dragon’s Den sur CBC
- Shark Tank sur ABC
Cet article expliquera le fonctionnement du capital de risque, et dressera une liste des avantages et des inconvénients pour chacune des parties prenantes. Le capital de risque est aussi connu sous le nom venture capital en anglais. Il s’agit d’un investisseur potentiel qui achète une certaine portion d’une entreprise en démarrage. Le but de cet achat est de faire grandir l’entreprise pour ensuite revendre sa portion à un prix plus élevé que le coût d’achat initial.
Sur les émissions de télévision, le processus est toujours identique. Un entrepreneur vient présenter son entreprise. Après cette présentation, l’entrepreneur propose qu’un investisseur puisse acheter un certain pourcentage de son entreprise et qu’ils deviennent partenaires en affaires. Supposons que cet entrepreneur propose à un investisseur de placer 200 000$ dans son entreprise en contrepartie de 40% de celle-ci. Qu’est-ce que cela veut dire? Il suffit d’expliquer le concept des évaluations d’entreprises.
Chaque entreprise a une certaine valeur, et ce même si elle ne fait pas encore de profit. La valeur provient du potentiel de développement de l’entreprise. Par contre, cette valeur peut être très différente d’une personne à l’autre, car le potentiel de croissance peut différer selon les points de vue. C’est une notion très subjective.
Si l’entrepreneur propose de vendre 40% de son entreprise pour 200 000$, cela veut dire qu’il évalue son entreprise à 500 000$. Pour trouver la valeur estimée, il faut seulement faire une règle de 3 :
200 000$ / 0,4 = 500 000$
Pour vérifier les chiffres, il est possible de calculer 500 000$ x 40% = 200 000$
L’investisseur, quant à lui, peut trouver que la valeur de l’entreprise est exagérée par l’entrepreneur. Il peut faire une contre-offre et proposer 200 000$ pour 50% de l’entreprise. Ceci veut dire que l’investisseur accorde une valeur de l’entreprise de 400 000$ seulement, alors pour lui un investissement de 200 000$ devrait être accompagné d’une prise de contrôle de 50%. Il y a donc toute cette forme de négociation entre l’entrepreneur et l’investisseur afin de conclure une entente.
Pour estimer la valeur actuelle de l’entreprise, les investisseurs vont souvent faire le calcul de plusieurs ratios financiers, un peu comme les ratios financiers cours/bénéfices sont utilisés à la bourse. Supposons qu’une entreprise est évaluée à 1 000 000$ mais qu’elle fait seulement 50 000$ de profits par année. Ceci veut dire que l’entreprise vaut actuellement 20 fois le profit annuel. L’investisseur peut trouver que cela est cher s’il compare cette offre avec une autre entreprise qui est évaluée à 10 fois le profit annuel par exemple. Cependant, l’entreprise qui se vend à 20 fois les profits annuels peut quand même être la meilleure option si son profit est en croissance rapide alors il faut tout prendre en compte avant de prendre une décision ultime.
Avantages pour l’entrepreneur
Il arrive un certain point où l’entrepreneur doit obtenir du financement supplémentaire afin de générer une croissance pour son entreprise en démarrage. Les économies personnelles sont rarement suffisantes, et les institutions financières traditionnelles n’acceptent pas de faire des prêts à des entreprises qu’elles jugent trop risquées. Les investissements initiaux sont multiples: machinerie pour la production, marketing pour vendre le produit, distribution dans les magasins etc.
L’entrepreneur recherche donc du financement, mais en contrepartie de ce financement, il est prêt à donner une partie de son entreprise. Cela peut être pénible de vendre une partie de sa création, mais pour l’entrepreneur, cela en vaut le coup. L’investisseur va apporter une expertise dans le monde des affaires que l’entrepreneur ne possède souvent pas. L’investisseur va donc prendre le contrôle d’une part de l’entreprise et fera tout en son pouvoir pour que sa part dans l’entreprise devienne plus rentable. Avec l’investissement, autant l’entrepreneur et l’investisseur ont le désir commun que l’entreprise prenne de la valeur.
La question est souvent la suivante; est-il mieux de posséder 100% d’une petite entreprise ou un plus petit pourcentage d’une entreprise d’une plus grande valeur? Les entrepreneurs qui se présentent à ces émissions choisissent donc la deuxième réponse.
Avantages pour l’investisseur
L’investisseur peut profiter financièrement d’une idée ou d’une entreprise construite par l’entrepreneur avec un simple investissement. Dans la plupart des cas, l’investisseur ne veut pas rester dans l’entreprise pour très longtemps; le but est d’investir pour acheter une partie de la compagnie, la faire croître avec ses ressources financières et intellectuelles, pour ensuite revendre sa part pour plus cher.
De plus, les investisseurs ont souvent un réseau de contacts bien garni, alors ces contacts dans plusieurs domaines différents aident souvent les entrepreneurs à combler leurs lacunes et à faire avancer leur projet d’entreprise.
Les investisseurs peuvent avoir des manières d’agir très différentes par contre. Certains veulent être une partie intégrante de la nouvelle entreprise conjointement avec l’entrepreneur. Ils veulent être impliqués et consultés à chaque décision importante. D’autres investisseurs se limitent à l’investissement monétaire et laisse l’entrepreneur travailler de façon autonome.
Le risque pour l’investisseur est que son investissement perde de la valeur. Une entreprise qui n’arrive pas à décoller peut éventuellement fermer ses portes, ce qui lui créerait une perte. Ceci explique le nom de ce type d’investissement; capital de risque. Cependant, dans les cas ou le partenariat est productif, les rendements peuvent être spectaculaires. Par exemple, il y avait une situation fictive plus tôt dans cet article où l’investisseur achetait une part d’entreprise au coût de 200 000$. En contrepartie, il obtenait le contrôle de 40% de celle-ci. Supposons que l’entreprise se revend 2 000 000$ deux années plus tard. L’investisseur a utilisé ses ressources pour faire connaître le produit et les ventes ont monté en flèche. Lors de la vente d’entreprise, le montant reçu de 2 000 000$ sera divisé de la façon suivante :
2 000 000$ x 60% pour l’entrepreneur = 1 200 000$
2 000 000$ x 40% pour l’investisseur = 800 000$
L’investisseur a donc quadrupler son investissement initial de 200 000$ en deux années. Cet exemple n’est pas trop loin de la réalité lorsque le partenariat est optimal.
Il est possible aussi de voir plusieurs exemples où les royautés entrent en jeu. L’investisseur accepte de financer l’entrepreneur mais en contrepartie, au lieu de demander un pourcentage de l’entreprise, il demande des royautés à vie sur le produit. Il va donc recevoir une très petite somme pour chaque unité vendue et ce, à vie. Ceci peut valoir la peine pour l’entrepreneur si par exemple l’investisseur promet de faire entrer son produit à l’intérieur de plusieurs magasins à grande surface.
Modèle couramment utilisé
Ce modèle d’investissement est aussi utilisé par les fonds des travailleurs et par plusieurs autres entreprises qui gèrent le capital de risque pour leurs clients. Ce ne sont pas tous les investisseurs qui possèdent des sommes aussi importantes à investir, alors des institutions financières peuvent créer des fonds pour ce type d’investissement. Cependant, lorsqu’une entreprise spécialisée dans le domaine investit dans une compagnie en démarrage, elle mettra beaucoup de pression sur celle-ci car son seul but est de vendre rapidement sa part à profit afi d’obtenir du rendement pour leurs clients. Un investisseur individuel a peut-être tendance à prendre plus de temps afin de bien développer l’entreprise en question.
Finalement, il ne faut pas confondre ce type d’investissement avec les placements privés utilisés fréquemment par les fonds de pension. Les placements privés se résument à acheter une entreprise en totalité, la restructurer, l’améliorer et ensuite la revendre à meilleur prix. Il y a donc des différences avec les investissements dans le capital de risque expliqués dans cet article. Un placement privé n’est pas un partenariat, mais bien une prise de contrôle complète pour rendre l’entreprise plus efficace et plus attrayante aux yeux des prochains acheteurs.
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