Tout le monde a déjà entendu le terme « REER » mais ce n’est pas tout le monde qui comprend son utilité et son fonctionnement. Je vais donc tenter d’éclaircir le tout à l’aide d’exemples et de mises en situation. Ceci est un article d’introduction et plusieurs articles suivront pour davantage creuser ce concept.
La première chose à savoir est qu’un compte REER sert de mécanisme pour reporter de l’impôt à payer à plus tard. Voici un exemple très simple pour débuter nos explications.
Supposons le cas d’une personne qui occupe un emploi à temps plein et gagne un revenu de 65 000$ par année. Lorsque cette personne fera ses impôts, elle devra déclarer ses 65 000$ de revenu et le gouvernement viendra chercher de l’impôt sur le montant au complet. Supposons que le taux d’imposition pour une personne qui fait ce salaire est de 40%. L’impôt à payer serait donc de 40% x 65 000$ = 26 000$.
Maintenant, imaginons que cette personne réussisse à économiser 10 000$ pendant l’année et qu’elle décide de verser ce montant dans son compte REER. Le montant contribué au REER sera soustrait de son revenu imposable. La personne va donc payer de l’impôt sur un montant de 55 000$. Si le taux d’imposition reste de 40%, par exemple, pour ce niveau de salaire, la personne devra seulement payer 40% x 55 000$ = 22 000$ en impôts. Il y a donc une économie de 4000$ avec la contribution de 10 000$.
Les 10 000$ ont été ajoutés à un compte REER, et pour aussi longtemps que le montant reste dans un compte REER, il n’y aura pas d’impôt à payer. Cependant, lorsque la personne aura besoin de retirer ce montant de 10 000$, il sera ajouté à ses revenus de l’année.
Par exemple, si l’année suivante le client gagne encore un revenu de 65 000$, et qu’il a une urgence qui l’amène à retirer en plus, son montant de 10 000$ antérieurement versé dans le compte REER, qu’arrivera-t-il de l’impôt à payer? Il devra déclarer un revenu augmenté à 75 000$ au gouvernement et payer de l’impôt sur le montant en entier. Si le taux d’imposition est toujours de 40%, l’impôt que cette personne aura à payer sera de 40% x 75 000$ = 30 000$. La personne aura donc sauvé de l’impôt quand elle a contribué au REER, mais elle le paiera quand elle le retirera de son compte REER.
Cet exemple illustre le mécanisme qui reporte l’impôt à plus tard. Mais à quoi ça sert de reporter l’impôt à plus tard? Ça revient un peu au même puisque le montant à payer ne change pas, non?
Les taux d’imposition sont en fonction des revenus
Pour profiter des REER, il faut contribuer davantage lorsque les revenus sont élevés, et retirer les montants lorsque le revenu est plus bas, à la retraite. Voici un exemple qui montrera l’économie possible en impôts. Supposons le cas d’un travailleur en informatique qui reçoit un salaire annuel de 80 000$ et subit un taux d’imposition de 45%. Cette année, il devrait payer un montant en impôts de 45% x 80 000$ = 36 000$. Pour alléger sa facture, il décide de contribuer un montant de 10 000$ à son compte REER. Son revenu imposable devient donc 70 000$. Cependant, à 70 000$, son taux d’imposition moyen est de 40% alors il se retrouve à payer 40% x 70 000$ = 28 000$ en impôts au lieu de 36 000$. Il économise, ainsi, 8000$ d’impôt avec une contribution de 10 000$.
Le taux d’imposition est en fonction des revenus, alors plus le revenu d’une personne augmentera, plus son pourcentage d’impôt moyen s’élèvera. Le détail sur le taux d’imposition suivra dans un autre article car il faudrait aborder la notion de taux d’imposition marginal pour être plus fidèle à la réalité, quoique cet exemple illustre bien les choses.
Supposons finalement, que ce travailleur en informatique se rende jusqu’à sa retraite sans avoir retiré de montant à son compte REER. Supposons aussi qu’il s’arrête de travailler à 65 ans, et qu’à 66 ans, ses revenus de retraite ne s’élèvent qu’à 30 000$ en additionnant son fonds de pension et ses revenus gouvernementaux de pension. Il serait alors avantageux de retirer les 10 000$, car même avec ce retrait, le taux moyen d’imposition appliqué au revenu annuel cumulé serait de 25%. Voici une situation où ce travailleur a donc très bien utilisé son compte REER en évitant l’impôt lorsque son taux d’imposition était élevé, et en le payant lorsque son taux d’imposition a grandement diminué. De façon générale, le citoyen doit donc contribuer davantage lorsque son revenu est élevé en vue de faire des retraits lorsque son salaire diminue, à la retraite.
Que faire avec l’argent à l’intérieur du compte REER?
Habituellement, lorsqu’une personne détient des investissements, elle doit payer de l’impôt chaque année sur les distributions, les intérêts et sur les gains en capital que ces produits génèrent. Lorsqu’elle ajoute de l’argent dans un compte REER, elle peut choisir comment investir le montant sans se préoccuper des impôts car les impôts ne seront payables qu’au retrait éventuel des montants.
Prenons un exemple. Nous investissons 10 000$ dans un certificat qui génère de l’intérêt chaque année. Après 5 ans, le certificat vaut 11 000$ et nous retirons le 11 000$. C’est ce montant qui sera ajouté à nos revenus pour l’année du retrait. Ce qui se passe à l’intérieur du compte REER entre le dépôt et le retrait des montants ne regarde pas le gouvernement.
Tout dépendant de votre tolérance au risque, le choix des produits contenus dans un compte REER peut être immense: actions, obligations, options, fonds communs, fonds négociés en bourse et j’en passe.
Combien peut-on cotiser?
Le maximum qu’une personne peut contribuer au REER peut varier car le calcul se base sur le revenu gagné. En effet, elle peut contribuer un maximum de 18% de son salaire, ou un maximum établi par année, si son salaire est trop élevé. Par exemple, si un salarié gagne 85 000$ par année, son maximum de contribution REER va être de 18% x 85 000$ = 15 300$. Cependant, pour éviter de trop grosses contributions, voici les contributions maximales annuelles :
2012 : 22 970$
2013 : 23 820$
2014 : 24 270$
2015 : 24 930$
2016 : 25 370$
Une personne qui reçoit un salaire annuel de 300 000$ par exemple, au lieu de pouvoir contribuer 18% de son salaire, ne pourra contribuer que 24 270$ en 2014.
Sommes-nous obligés de cotiser à chaque année?
Il est très important de noter que les droits de cotisations s’accumulent, s’ils ne sont pas utilisés. Voici un exemple :
Une personne reçoit un salaire de 100 000$ et peut donc contribuer 18 000$ dans son compte REER. Toutefois, elle ne fait qu’une contribution de 5 000$. L’année suivante, cette même personne reçoit le même salaire de 100 000$, ce qui lui permet de cotiser encore 18 000$. Cependant, il restait 13 000$ de cotisations inutilisées provenant de l’année précédente. Donc son total, pour l’année, sera de 13 000$ de cotisations inutilisées + 18 000$ pour l’année en cours = 31 000$.
À quel âge une personne sera-t-elle obligée de fermer son compte REER?
Présentement, toute personne détenant un compte REER devra le fermer dans l’année de ses 71 ans. L’âge maximum a souvent été augmenté au cours des dernières années reflétant le vieillissement de la population. Dorénavant, dans l’année de son 71e anniversaire, il faudra que cette personne convertisse son compte REER en un compte nommé Fonds Enregistré de Revenu de Retraite (FERR). Le compte FERR l’obligera à retirer un montant à chaque année, selon un pourcentage, établi en fonction de l’âge et du solde du compte REER. La description du compte FERR suivra dans un prochain article.
Autres informations
Cet article a pour but de faire un survol du compte REER. Et j’ai bien sûr, omis plusieurs informations et règles afin de ne pas complexifier cet article d’introduction. Il est possible de me contacter, en tout temps, en laissant vos questions plus bas.
Merci! Grâce a cet article, c’est maintenant plus clair pour moi.
Notre objectif est atteint alors!
Merci pour l’information! C’est très utile. J’avais quelques questions: disons que votre revenu cette année est de 65 000 $ et que votre taux d’imposition marginal est de 40%, alors vous décidez de verser 10 000 $ dans votre REER. Puis l’année prochaine, vous perdez votre emploi et vous avez seulement un revenu de 20 000 $ par année et décidez de prendre de l’argent de votre REER. Y a-t-il des pénalités pour retirer de l’argent d’un compte REER juste après un an?
Une autre question est de savoir comment cela fonctionne pour votre employeur de contribuer à votre REER. Vous savez que nous obtenons habituellement un salaire bi hebdomadaire qui a toutes les taxes déjà payées.
Merci pour les clarifications!
Il est souvent déconseillé de retirer un montant du compte REER, mais dans l’exemple que vous donnez, il est effectivement fiscalement avantageux de cotiser au REER lorsque le revenu est 65 000$ et de le retirer lorsque le revenu est de 20 000$. Il n’y a pas de temps minimum que le montant doit rester au compte REER avant d’être retiré. Une personne peut contribuer le 31 décembre d’une année et retirer le montant le 1er janvier suivant. Cependant, un retrait du compte REER vient avec une imposition à la source obligatoire pour tous. Supposons que vous retirer un montant de 10 000$, le gouvernement prendra 26% (2600$) tout de suite et vous auriez 7400$ dans votre compte bancaire. À la fin de l’année, le gouvernement analysera lors de vos impôts si ce montant de 2400$ est suffisant ou non. Quelqu’un qui n’a pas de revenu par exemple aura probablement le remboursement complet du 2400$. L’imposition à la source minimale pour un retrait REER est 21% pour les retraits de 5000$ et moins, 26% entre 5001$ et 15000$, et 31% pour 15 000$ et plus.
Par rapport à votre deuxième question, votre employeur ne sait pas si vous contribuez à un REER ou non. Supposons que vous gagnez un revenu de 50 000$, l’employeur va prélever l’impôt nécessaire. Si vous cotisez 10 000$ dans un REER, votre revenu imposable est seulement de 40 000$ pour cette année-là. Rien ne va changer dans votre paye, mais lors de vos impôt, le gouvernement verra que vous avez payé trop d’impôt et il vous remboursera.
Bonjour j’aimerai savoir ou trouver le montant du RAP dont j’ai droit.merci