Le taux de chômage affiché par Statistiques Canada est une donnée mensuelle très suivie car cela donne un aperçu de la santé économique d’une région. Si le taux de chômage est en chute, c’est généralement une bonne nouvelle car il y a plus d’emplois, et l’économie se porte de mieux en mieux. Cependant, tout n’est pas aussi simple au niveau de cette statistique. Tout d’abord, voici la formule pour calculer le taux de chômage :
Nombre de personnes recherchant activement un travail / Population active
Les données les plus récentes (Juin 2015) indiquent un taux de chômage au Canada de 6,8%, calculé de la façon suivante :
1 303 900 personnes recherchant activement un travail / 19 251 300 population active
Au Québec, le taux de chômage est plutôt de 8% (Juin 2015), trouvé avec cette formule :
350 000 personnes recherchant activement un travail / 4 429 500 population active
Pour pouvoir analyser la valeur de ces statistiques, il faut savoir la provenance de l’information. Débutons par décrire chacune des deux variables dans la formule.
Personnes recherchant activement un travail
Cette donnée se retrouve dans la première partie de la formule, et démontre le nombre de personnes entre 15 et 64 ans qui veulent occuper un emploi, mais qui n’en trouve pas. De plus, ces personnes doivent activement faire la recherche d’un emploi avec des actions concrètes (recherche sur les sites d’emploi, envoi de CV aux employeurs, répondre à des affichages de poste etc). Cette donnée est plus que le simple nombre de bénéficiaires de l’assurance-chômage d’une région, car ce n’est pas tout le monde qui est éligible à recevoir ce type de prestations.
Population active
La deuxième partie de la formule fait référence à la population active, qui illustre le nombre de personnes entre 15 et 64 ans qui sont aptes à travailler. Cette section fait la somme des travailleurs et des personnes recherchant activement un travail.
Sources de problème
Le taux de chômage est supposé transmettre l’heure juste sur la situation économique d’une région. Cependant, certains éléments viennent fausser la validité de son calcul:
- Travailleurs à temps partiel
Il y a une partie de la population qui travaille à temps partiel seulement, soit par faute de disponibilité personnelle ou soit par faute d’opportunités manquantes sur le marché du travail. Ceci n’est pas tenu en compte dans la formule pour le taux de chômage. Par exemple, si le taux de chômage est 4%, mais que la majorité des travailleurs sont à temps partiel, pouvons-nous dire que l’économie est efficiente et que les opportunités d’emplois sont abondantes?
- Désir de travailler plus d’heures
De la même façon, le calcul du taux de tient pas compte de ceux qui possède déjà un emploi, mais qui souhaiterait travailler davantage. Par exemple, si une personne travaille à temps partiel et elle souhaiterait travailler à temps plein au même poste, le taux de chômage ne reflétera pas ce manque de disponibilité d’heures de travail. Cette personne est considérée comme un travailleur actif, exactement comme celui qui travaille à temps plein et qui est satisfait de sa situation.
- Les employés qui cherchent un nouvel emploi
Un autre problème pour le calcul de cette statistique provient de ceux qui occupent un travail, mais pas celui qu’ils désirent avoir. Par exemple, une personne peut travailler dans un restaurant pendant ses études en comptabilité. Après sa graduation, la personne peut continuer de travailler au restaurant mais elle passe ses soirées à chercher un emploi dans son domaine, sans succès. Cette situation démontre la pénurie d’emploi dans la région, mais n’affecte pas le taux de chômage puisque la personne détient déjà un emploi.
- Personne découragée
En regardant la formule, le mot clé dans la première section de la formule est « activement ». Une personne doit donc être à la recherche active d’un emploi. Une personne, qui est découragée de ne pas être capable de trouver un emploi et qui abandonne ses recherches, n’est pas comptabilisée dans la formule. Le raisonnement est que le taux de chômage indique le pourcentage de personnes qui veulent travailler, mais qui ne trouvent pas d’emploi. Vu qu’une personne « découragée » ne cherche plus d’emploi, elle se retrouve exclue de la formule.
- Le marché noir
Évidemment, il y a également les personnes qui occupent un emploi sans le déclarer à l’Agence du Revenu du Canada. Vu l’aspect secret de leur emploi, les données sur ce secteur sont fondées sur des hypothèses et ceci vient fausser les informations sur le marché du travail.
Comparaison entre les pays
Chaque pays ne calcule pas nécessairement ses statistiques sur le taux de chômage de la même façon. En comparant deux pays par exemple, il est important de vérifier leurs méthodes de calcul afin de vérifier les spécificités.
Lien vers Statistiques Canada
Suivez ce lien afin d’être dirigé vers les données récentes sur l’emploi au Canada
http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/ind01/l3_2621_1803-fra.htm?hili_econ10
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